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En l'espace de quelques heures, le marché de la fraise s'est complétement retourné

En l'espace de quelques heures, le marché de la fraise s'est complétement retourné


Jusqu’à mercredi matin, la fraise française figurait parmi les produits les plus touchés par les effets de la crise sanitaire. En cette période particulière, les consommateurs s’étaient alors détournés de certains produits de saison au profit de denrées stockables, laissant les fraisiculteurs dans l’incapacité de vendre leurs produits. Mais il semblerait encore une fois que la situation se soit soudainement inversée : « Le marché de la fraise s’est redressé brutalement avant-hier. Alors que le matin, nous n’arrivions toujours pas à vendre les fraises de nos producteurs, nous en manquions en fin de matinée. Face à la pression d’organismes interprofessionnels, les distributeurs ont de nouveau commandé de la fraise française. Ce qui fait qu’en l’espace de quelques heures, le marché s’est complètement retourné. Hier, nous manquions de produits, quand on sait que la semaine dernière nous vendions la fraise au prix où nous l’achetions à nos producteurs afin de ne pas les pénaliser. Nous sommes très soulagés face à ce revirement de situation, car nous commencions vraiment à nous inquiéter pour eux. Après, nous verrons vraiment si les effets de ce revirement sont significatifs ou non dès le début de la semaine prochaine », explique Eric Tastayre, gérant de la société Apifood.

 

 

« Nos ventes restent régulières »
Suite à cette frénésie dans les ventes qu’Éric avait décrite la semaine dernière, son activité n’a pour l’instant pas subi de diminution à l’image de l’Italie comme il le craignait : « le marché s’est calmé. Nous sommes rentrés dans un rythme à peu près normal avec des ventes régulières. Seules les ventes de la prune Lovita, que nous voulions tester sur le marché cette année avec nos producteurs partenaires d’Afrique du Sud, ont subi un fort ralentissement. A l’image de tous les produits considérés comme « non indispensables », et qui ne font pas partie des références à forte rotation en supermarché ».

 

 

« L’approvisionnement des poires Rocha du Portugal diminue. Ce qui est normal en cette fin de saison puisque le nombre d’opérateurs ayant encore du stock diminue. Grace à une grande maîtrise technique que nos producteurs ont acquise dans la conservation, nous sommes capables de proposer des poires Rocha plus longtemps que la plupart des opérateurs sur le marché. Mais de façon générale, en ce qui concerne notre gamme de produits, l’approvisionnement reste régulier. La fermeture des marchés forains nous pénalise bien moins que d’autres, puisque nous vendons beaucoup en grandes surfaces. Par ailleurs, nous avons pris des dispositions supplémentaires car tout le monde est désormais en télétravail. Seulement nous, les trois associés, sommes au bureau. Quant aux contrôleurs qualité, ils se déplacent au minimum et nous sommes ravis de ne toujours pas avoir eu recours au chômage technique ».

« Nous naviguons toujours à vue, ne sachant toujours pas ce que nous réserve le lendemain. Mais pour le moment, les choses ont l’air de s’organiser petit à petit. Peut-être qu’après une vague de panique et un temps d’adaptation, les gens reprennent peu à peu leurs habitudes alimentaires. Nous avons une pensée pour ceux dont les activités sont stoppées, mais pour le moment de notre côté, nous ne ressentons presque pas les effets de la crise », conclut Eric.

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