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La saison de prunes françaises est lancée !

L'année s'annonce difficile, nous répondons aux questions d'Aurélie Pintat, journaliste chez FreshPlaza.fr


Apifood, entreprise située dans le Tarn-et-Garonne et spécialisée dans la mise en marché de prunes, vient de commencer la saison française : « Nous avons vendu les premiers volumes d’African Rose, la plus précoce des variétés Lily Ploom, vendredi dernier. Jusqu’à présent nous étions sur l’origine espagnole. Pour le moment, tout se met tranquillement en place. La demande est mesurée compte tenu du mauvais temps, mais en début de saison les volumes étant raisonnables, le marché est plutôt équilibré avec des prix corrects », explique Eric Tastayre, gérant de la société Apifood.

Environ 40 % des pruniers touchés par le gel
A l’image des autres fruits à noyau, la prune n’a pas été épargnée par les épisodes de gel qui ont sévi au printemps : « Le Tarn-et-Garonne concentre environ 80 % de la production de prunes de table nationale. Cette année, nous avons eu des gelées dans le Sud-Ouest qui ont été très longues. Les producteurs ont donc manqué de moyens, notamment de bougies, pour protéger leurs vergers. Les variétés européennes, prunes traditionnelles et ancestrales type Reine-Claude ou Mirabelle, ont été touchées à hauteur de 50 %. Quant aux américano-japonaises, on s’attend à avoir 40 % de perte. En ce qui concerne Apifood, nous perdons sur l’ensemble des volumes environ 30 % de la récolte. Une perte limitée grâce à l’entrée en production de jeunes vergers d’américano-japonaises, qui auraient dû nous rapporter 20 % de volumes en plus s’il n’y avait pas eu de gel ».

Une saison particulière qui sera conditionnée par la météo
Si l’on sait déjà que les volumes de prune française seront limités cette année, il y a encore beaucoup d’incertitudes concernant la campagne à venir : « Il est très difficile de savoir comment va se passer la saison. On sait que les prix risquent d’être plus élevés qu’une année normale, mais ils ne pourront pas non plus l’être trop car les fruits doivent rester abordables pour le consommateur. Ce qui est sûr, c’est que la météo conditionnera la demande. Si nous avons un bel été, la consommation suivra et par une augmentation du chiffre d’affaire certains producteurs pourront compenser une partie des pertes en verger. Mais si nous avons un été en dents de scie comme c’est le cas actuellement, la saison sera plus compliquée. »

Une recherche de qualité engagée depuis des années
Si la prune gagne des parts de marché en France, c’est sans nul doute grâce aux efforts engagés depuis des années dans la recherche de variétés gustatives : « Aujourd’hui, nous proposons aux distributeurs une gamme de prunes gustatives tout au long de la saison. Depuis maintenant une quinzaine d’années, nous remplaçons petit à petit les variétés non gustatives par de nouvelles variétés. C’est un travail de recherche qui est long et exigeant, puisqu’en plus d’être gustatives, ces nouvelles variétés doivent être productives, solides et présenter une bonne rentabilité pour le producteur. Nous proposons aujourd’hui des rouges gustatives toute la saison et travaillons encore sur les jaunes, souhaitant remplacer la Golden Japan par une nouvelle variété ». 

Une prune française qui a sa place à l’export
Grâce à ce travail de qualité engagé depuis des années, la prune française a non seulement gagné des parts de marché sur le territoire national mais a su également s’imposer à l’export : « La prune origine Espagne est plutôt destinée au marché maritime. Alors que la Française se vend très bien dans les pays européens qui apprécient sa qualité. Par ailleurs, la production française est très rigoureuse et fait l’objet de contrôles sanitaires réguliers et exigeants. Ce sérieux dans la production a donc permis à la prune française de conserver sa place à l’export, malgré la concurrence ».